Principes de la thérapie

La thérapie centrée sur les émotions considère l'émotion comme le mobilisateur primaire de l'expérience humaine, de telle sorte que les cognitions et les comportements en dépendent.

Cette thérapie s'attache ainsi à modifier les émotions ressenties et accéder en profondeur aux déterminants sous jacents des affects problématiques.

Si le patient peut expérimenter ce changement à cet endroit, il n'éprouvera plus le besoin de s'adapter à son environnement, à ses injonctions, croyances ou shémas parce qu'il aura tout simplement changé.

 

 

Extrait de l'Interview du Professeur Leslie Greenberg (fondateur de la thérapie) par D.M Sloan traduite par Denise Schiffmann, psychologue clinicienne 

DS : Leslie, vous parcourez le monde pour former les professionnels de la santé mentale à votre thérapie (Thérapie Centrée sur les Emotions) et pour la 1ère fois vous venez la présenter aux professionnels francophones ; nous vous remercions et sommes honorés que vous ayez choisi la France pour cela.

DS : quels sont les courants d’origine, qui ont influencé votre formation ?

LG : J’ai commencé par me former en tant que thérapeute à l’Approche Humaniste Centrée sur le Client de Rogers puis  à la Gestalt. Après sept années, je me suis également formé à la thérapie systémique au MRI (Mental Research Institute) de Palo Alto.

 

DS : Pouvez-vous nous décrire brièvement votre Thérapie Centrée sur les Emotions ?

LG : Deux principes fondamentaux sont à l’origine. L’ajustement empathique aux affects en constitue une brique très importante, en ce sens qu’être ajusté ainsi aux sentiments, éprouvés par autrui, permet de reconstruire une régulation émotionnelle au sein de cette relation privilégiée. Ainsi, en tant que thérapeute EFT on tente diverses méthodes à divers instants, dans le but de faire émerger différents types de processus émotionnels. Tout cela fonde l’importance donnée à l’attention aux émotions, qui comprend à la fois  une certaine forme de relation d’aide basée sur l’empathie pour réguler les affects et d’engagement dans les différentes interventions spécifiques. On peut se focaliser sur les processus instant après instant..........

 

DS : En combien de séances est-il possible d’observer un changement profond ?

LG : Nos études sur les troubles dépressifs, qui constituent la plus grande part de notre recherche, ont démontré un changement significatif en seize séances. Si tant est que ces patients arrivent avec la capacité d’expérimenter, c’est-à-dire d’être attentifs à leurs expériences ressenties physiquement et de pouvoir les nommer. Pour ceux, qui au début de leur thérapie sont très coupés de leurs vécus émotionnels, notamment sans pouvoir symboliser leur propre expérience, à la fin de la seizième séance, ils se rapprochent de ceux, qui, du fait de leur aptitude de base à vivre leurs émotions, peuvent éprouver davantage de réussite dans leurs expériences. Je préconiserai pour de tels patients seize séances supplémentaires. Ainsi, cela dépend vraiment de chaque patient. Je dirai en gros que seize séances est un bon minimum dans un accompagnement fondé sur ces méthodes plus actives centrées sur les émotions, qui permettent d’accéder au cœur des problématiques pour les traiter. Tout patient atteint d’un trouble plus sévère ou chronique aura besoin de davantage de séances.